Prawda

Habitant un village gaspésien qui a vu d’elle chaque jour et chaque émotion, Marie nage dans un quotidien à l’abri des cellules orageuses et de la houle. Carleton-sur-Mer, son minuscule patelin bordé par l’eau salée, constitue sa seule constance, son équilibre. À 32 ans, la fleuriste considère sa vie comme une vieille cassette VHS que l’on connaît par cœur. Son scénario prend toutefois une autre tangente un soir d’automne : elle rencontre Marek, un Polonais marié, un homme aussi attirant que malheureux. Le travailleur de passage viendra bousculer les attentes de la jeune femme et lui faire miroiter un bonheur qui appartient déjà à une autre. Leur liaison, un pont entre deux cultures, liera également deux femmes. La première, Polonaise, n’a pas conscience d’être trompée; la seconde, Gaspésienne, est coincée malgré elle dans le rôle de l’ignoble maîtresse sans valeurs ni morale.

Prawda (vérité), ce sont neuf journées de passion relatées sans aucune pudeur par Marie dans une lettre destinée à la femme de son amant. La Gaspésienne y rapporte cette aventure crève-cœur, leurs ébats, leurs fous rires, leurs bagarres. Neuf jours de pluie, de froid, de neige et de verglas. Neuf jours de novembre que seule la chambre de motel du visiteur gardera en mémoire.

Roxanne Langlois

Originaire de Shawinigan-Sud, Roxanne est une fière Gaspésienne d’adoption. Diplômée du Cégep de Jonquière en art et technologie des médias (journalisme) et en communication, politique et société (Université du Québec à Montréal), elle se passionne pour les êtres humains et leurs travers, pour les mots qui sonnent et qui résonnent (copyright, Plamondon). Elle quitte la Métropole pour rejoindre Carleton-sur-Mer, son « âme sœur de village », à l’automne 2011 pour vivre à temps plein son coup de foudre pour la Gaspésie, réinventer sa vie. Roxanne traîne alors un vieux rêve sur son siège passager : celui d’écrire un roman. Elle le déballe dans son nouveau chez soi, non loin de la grève et à quelques pas de la 132, là où il prend racine. Elle participe en 2015 à l’essai collectif « Sécession : et si la Gaspésie devenait un pays libre? ».

© Magali Deslauriers